« Puiser dans l’expérience des prédécesseurs pour mieux gérer », a été la démarche employée par le nouveau Conseil de l’Ordre des Avocats du Cameroun, élu le 20 juin 2022. Ce vendredi 15 juillet 2022 a servi d’espace idéal pour poser cet acte remarquable. Cette visite, que menait Me MBAH Eric MBAH en sa qualité de nouveau Bâtonnier, a conduit les nouveaux responsables du Barreau dans les domiciles professionnels de deux Pass Bâtonniers, tous résidants à Douala.
La première étape a conduit les pas des membres du Conseil de l’Ordre chez le Pass Bâtonnier Charles TCHOUGANG, qui aura servi comme Bâtonnier de 2006 à 2008.
En accueillant le nouvel exécutif, il a tout d’abord tenu à féliciter les membres du Conseil de l’Ordre pour leur brillante élection, il a ensuite revêtu d’éloges la démarche qu’il n’avait plus vue depuis de longues années. Ému, il a assuré le Conseil de l’Ordre de son entière disponibilité chaque fois qu’il sera sollicité, sans toutefois jamais interférer.
Il a recommandé au nouveau Conseil de l’Ordre, de restaurer la commission d’arbitrage et de conciliation. Poursuivant, il a rappelé que le Conseil de l’Ordre doit avoir à cœur l’indépendance de la corporation et a recommandé la solidarité au sein du Conseil de l’Ordre.
C’est abreuvée de toutes ces recommandations que la délégation du Conseil de l’Ordre a pris congé du Pass Bâtonnier Charles TCHOUGANG, pour poursuivre leur pélerinage chez un autre Pass Bâtonnier : MONTHE Patrice, qui aura présidé à la destinée du Barreau du Cameroun de 1992 à 1994.
Grande était sa joie d’accueillir ses jeunes confrères, venus puiser à sa source. Le Pass Bâtonnier n’a pas fait la fine bouche en exprimant son entière satisfaction de voir une vieille tradition, longtemps abandonnée, ressurgir : celle de la solidarité confraternelle, qu’il a encouragé le Bâtonnier en fonction à poursuivre. Il lui a demandé de retricoter ce que les autres ont détricoté. Après avoir rappelé les qualités d’un bon Bâtonnier, à savoir l’humilité et la justice, il a qualifié cette fonction d’exaltante, mais pour laquelle on ne vous passe rien.
Résolument engagé dans la logique des conseils, il a martelé que la force d’un Barreau, c’est la confraternité, les us et coutumes et qu’il n’y a rien au-dessus de ces principes.
Prenant la parole, cette fois comme porte-parole de la Conférence des Pass Bâtonniers, il a rassuré le nouveau Conseil de l’Ordre qu’ils n’ont pas pour ambition d’échouer. Il a précisé que la visite de courtoisie aux Pass Bâtonniers fait partie des usages éthiques de la profession. C’est une marque de reconnaissance envers les devanciers qui sont, en d’autres termes, les gardiens du temple.
Se tournant vers le Bâtonnier en exercice, il lui a rappelé, dans une note d’humour : « Qu’on devient vite Pass Bâtonnier ». Prêchant par l’exemple de solidarité, le Pass Bâtonnier a lui-même conduit la délégation du Conseil de l’Ordre chez un autre ancien Bâtonnier éprouvé par le décès de son épouse, Me YONDO Black qui avait lui aussi servi l’Ordre de 1982 à 1986. Le veuf n’a pas tari de gratitude à l’endroit de cette délégation confraternelle qui venait véritablement le réconforter dans ce sombre passage.
C’est au cœur de cette nuit émotionnelle qu’a pris fin la visite du nouveau Conseil de l’Ordre aux Pass Bâtonniers de l’Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun.
Madame la Secrétaire de l’Ordre
Me NGO MINYOGOG Anne Yolande